Je suis curé à Izmir en Turquie, pays musulman à 98% et je m’occupe des catholiques turcs mais aussi francophones (France et Afrique), car il y a ici beaucoup de migrants chrétiens. Votre curé est venu nous voir l’hiver dernier. Il a été touché par la misère des familles et a décidé de faire appel à vous. Votre soutien, à travers lui, est un précieux encouragement. Nous en avons besoin, à commencer par votre prière. Parmi les 5 millions de réfugiés que compte la Turquie, les plus misérables sont certainement les Africains chrétiens. Plusieurs centaines de familles survivent dans un quartier vétuste et mal famé à Izmir. Ils doivent travailler clandestinement, dans le textile pour les femmes, dans le bâtiment pour les hommes avec un salaire dérisoire. Ils habitent dans des taudis humides et mal chauffés. Ils n’ont pas de couverture sociale ni médicale. Il y a fréquemment des rafles et des familles entières se retrouvent en prison, parfois durant plusieurs mois sans jugement. Les enfants n’ont pas le droit d’aller à l’école et les nouveaux-nés n’ont pas d’état civil : pour l’administration turque, ils n’ont pas d’existence légale. Chez eux, la foi chrétienne est très importante et, en dépit des risques et de la distance, ils sont une cinquantaine, le dimanche à venir dans notre église.
Avec la Caritas, nous avons décidé d’ouvrir un centre d’animation sociale dans leur quartier. Nous les aiderons dans leurs démarches, notamment dans l’accès aux soins en lien avec une association amie dont le responsable est médecin. Nous leur fournirons des vêtements et de la nourriture en lien avec une autre association et les autres paroissiens. Nous accueillerons les enfants pour une alphabétisation et une animation des loisirs. Actuellement, beaucoup errent dans la rue, d’autres sont enfermés à clef pendant que les parents travaillent. Ils vivent dans la peur de la police et de la prison. Nous commencerons avec une vingtaine d’enfants le 20 octobre 2025, accueillis dans les locaux d’une association amie. (Il est très important de collaborer avec les associations locales, même si chacune a son domaine propre.) Beaucoup d’autres enfants viendront ensuite si l’expérience est positive. Nous avons recruté une travailleuse sociale expérimentée dans la protection de l’enfance et un jeune professeur : je connais bien ces deux femmes que j’ai vu à l’œuvre auprès des familles en détresse. Des bénévoles viendront nous aider, comme la bibliothécaire de l’Institut Français. Le dimanche à l’église, avec les religieuses qui travaillent à la paroisse, nous organisons la formation religieuse de ceux qui le souhaitent : l’immense majorité des enfants n’a pas pu être baptisée ni catéchisée. Le père Marc, me fait parvenir 1075 € pour notre activité caritative à Izmir en Turquie, où je suis responsable des francophones depuis 2 ans. Je vous en suis profondément reconnaissant et vous assure de ma prière en Jésus Christ.
Philippe de Kergorlay, curé de St Jean-Baptiste d’Izmir.